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- Écrit par Emz0
- Catégorie : créations graphiques
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Vous trouverez sur cette page mes travaux sur la problématique de la représentation, projet amorcé en 2002 pour la préparation, en candidat libre, du baccalauréat (série S, note obtenue pour ce travail : 19/20).
J'expose ci-dessous ma démarche. Le texte retranscrit, en dessous de la galerie, est celui qui avait été présenté au bac. Aussi, si la démarche est toujours d'actualité, ce texte d'introduction est quant à lui relativement dépassé. Il date en effet de plus d'une dizaine d'années, à l'époque de mon idéalisme radical, avant ma découverte de la Phénoménologie et de l'existentialisme, notamment des travaux de Heidegger, Gadamer, Derrida, Sartre, de Lacan ou encore de Debord, des auteurs de l'Ecole de Francfort (Benjamin, Adorno...)... Néanmoins, certains aspects du problème évoqués demeurent d'actualité.
Je préciserai lorsque j'aurai le temps cette réflexion esthétique, que vous pourrez également retrouver sur http://revegeneral.org, site sur lequel je présente mes travaux en Philosophie, Psychanalyse et sciences humaines - je suis en effet actuellement doctorant en Philosophie et chercheur en Sociologie, Psychanalyse et Esthétique. En particulier, j'ai rédigé une lecture lacanienne de la problématique du Réel compris comme AbSens, de l'Aesthesis, l'art comme trouée de l'être face au scandale de la représentation - lecture qui emprunte également largement à Heidegger, évidemment, mais encore, essentiellement et non exclusivement, à Gadamer et Derrida.
L'on reconnaîtra aisément l'influence des surréalistes sur ces travaux. Je ne connaissais à l'époque que très mal la démarche d'artistes tels que ceux qui ont gravité autour de l'0ulipo, de M. Duchamp, de Fluxus, des mouvements lettriste et situationniste, et plus largement des pionniers et des continuateurs de l'art déconstructionniste - dans lequel s'inscrivent évidemment les surréalistes - qui constituent aujourd'hui mes références majeures.
J'y ai ajouté les visuels que j'ai développés dans le cadre de mon activité de sensibilisation à la neurodiversité.
Je me suis, pour réaliser certaines de ces oeuvres, véritablement mis à nu. Aussi, soyez attentifs à l'éventuelle présence d'yeux prudes autour de vous lorsque vous afficherez les images ci-dessous (this is Not Safe For Work). ;-)
questionnements sur la représentation - 1 : les rendez-vous manqués
automobile ; canari ; autoportrait futuriste
questionnements sur la représentation - 2 : contributions à une surréalité
reflexions sur l'humanitude :
"Réflexivité - homo sapiens sapiens (Penser ou n'être pas)" ; "point de vue sur l'humanitude"
a-nimalité
nature morte
Un-conscience
visuels de sensibilisation à la neurodiversité
essais
Présentation - datée - de la démarche initiale (Mai 2002)
NB : pour un développement plus à jour de ma réflexion sur la démarche artistique et le statut de l'oeuvre d'art - en particulier de son rapport au Réel,
consulter l'article suivant, publié sur ReveGeneral.org :
(l'oeuvre d'art comme dialectique d'Eros et Thanatos)
Il est couramment accepté que l'art est esthétique. Une peinture représentant un bateau sur la mer vendue aux touristes en été ou, dans le même ordre d'idée, une tour Eiffel en plastique doré que certains qualifient d'esthétique seraient donc une forme d'art... A moins que l'esthétisme ne soit autre chose ? Qu'est-ce que l'esthétisme ?
Ce mot nous vient du Grec "aisthêticos" : "qui a la faculté de sentir", tandis que le terme "art" provient de la racine indo-européenne -are signifiant "adapter", "ajuster". Un art esthétique est donc une adaptation au ressentir humain. Mais adapter quoi au juste ? La perception par les sens semble déjà relativement bien adaptée à notre environnement, à moins qu'il n'y ait autre chose, quelque chose de difficilement perceptible et qui nécessite une adaptation afin d'être appréhendable par le commun des mortels. La mission de l'artiste serait donc de rendre compte de cette "réalité autre", la réalité intrinsèque du monde qui dépasse les apparences.
Tel est le but de l'artiste, non de vendre une peinture qui colle à la mode du moment ou d'utiliser des symboles porteurs pour inciter à la consommation, ce qui exclut les articles souvenirs ou la publicité car l'art ne doit pas être soumis à des buts lucratifs. A l'inverse de la publicité, de la réclame qui énonce le faux en prétendant dire le vrai, l'art dit le vrai en le présentant, en se présentant comme faux, dévoilant la facticité à l’œuvre dans la production de toute vérité, de toute réalité.
L'artiste, qu'il soit ou non talentueux au point de vue de la réalisation purement technique, doit d'abord avoir sa vision du monde et son objectif doit être de faire passer cette vision au travers de symboles abstraits ou figuratifs, de mises en relations et de l'utilisation de diverses techniques picturales, musicales, littéraires, etc... L'artiste pose des questions et peut soit interpeller le spectateur afin de l'amener à réfléchir à ces questions, ou soit tenter d'y apporter lui-même un début de réponse. De la même façon qu'un scientifique utilise la raison pour essayer d'expliquer le monde, l'artiste, lui, utilise le ressentir, parle à l'âme, au subconscient, directement, l'interroge... L'art est interrogation. L'art est questionnement sur les aspects du monde qui échappent aux hommes. L'art est spirituel ; l'art est philosophie. L'art peut-être politique et ce car la politique, au sens noble, se pose en une adaptation d'idéaux philosophiques à la société humaine contemporaine. Ainsi la politique découle directement de la philosophie. Or l'art est une forme de représentation de la philosophie. Il peut donc se faire politique bien que cela ne soit pas une nécessité. A mon sens, la seule obligation de l'Art est d'être philosophique : une quête de l'absolu, de la vérité, une tentative de description de la réalité perçue par l'artiste, tentative d'explication du monde et une représentation de cette quête.